Il se passe tellement de chose dans une vie qu'on se demande des fois si on les a réellement vécu. Parfois, face à la glace, je me pose une question ; c'est réellement arrivé ou bien j'ai fabriqué cela en m'appuyant sur un film? Un sourire m'écorche les lèvres quand la réalité me frappe en plein visage. Oui Lullaby, tu as réellement vécu tout cela et ce n'est que le début.
Remontons un peu le temps. Je me nomme Lullaby. Une idée farfelue de ma défunte mère. Même si je trouve le nom qu'elle m'a attribué ridicule, j'aurai tout de même aimé la rencontrer et voir si je lui ressemble réellement. Elle est morte en me donnant vie et quelques mois plus tard, mon père épousa une autre femme pour faire taire ce petit bout de chair qui n'arrête pas de crier et appeler une âme charitable pour s'occuper de lui. Contrairement au gros mythes, ma belle mère m'a élevé comme sa propre fille. D'ailleurs en grandissant et en connaissant l'histoire avec ma génitrice, ma belle mère avait toujours sa place et je la considérait comme ma vraie mère.

Lors de mes premiers pas, elle avait été là, quand j'ai enfin pu prononcer mes premiers mots, elle avait souri et m'a porté. J'garde toujours nos photos ensemble. Je crois que je l'aime encore plus que mon propre père.
Celui-ci n'a pas toujours été à la maison mais quand il y était, il m'aidait à faire mes devoirs ou me parlait. Le peu de temps libre qu'il avait, me l'accordait et je lui ai toujours été reconnaissante. J'ai pas grandit dans le luxe encore moins dans la pauvreté. Disons que j'ai reçu tout ce que j'en avais besoin que ce soit vestimentaire ou autre besoins. Non, je n'étais pas cet enfant gâté pourri qui recevait tout ce qu'il voulait dans un claquement de doigt. J'ai du bosser très dur à l'école pour avoir réellement ce que je voulais. D'ailleurs, je pense que c'est grâce à cette politique pour le moins encourageante que j'ai réussi mes études brillamment. J'étais toujours parmi les premiers de la classe et pour récompenser mes efforts, ma belle mère me préparait une tarte au framboise, ma préférée depuis mon jeune âge.

A dix huit ans j'ai décidé de suivre ma passion pour l'architecture. Heureusement j'ai été encore une fois, une bonne élève. Je travaillais d'arrache-pied et encore une fois mes efforts étaient récompensés. J'n'avais qu'un seul objectif ; réussir et montrer à mes parents que j'avais la possibilité de réussir dans ce milieu délicat. Mon seul passe-temps se résumait à la musique que j'adorais écouter mais j'étais tellement nulle pour pouvoir composer ou chanter quoi que ce soit. Je mettais tout mon coté artistique dans la création des bâtiments et c'est grâce à cela que j'ai réussi d'avoir mon premier stage à ma deuxième année. Là, j'ai rencontré quelqu'un, une femme. Elle était belle et je savais mon penchant pour mes congénères. Elle s'appelait Anna, elle était ukrainienne. Contrairement à moi, elle était toujours élégante et prenait soin de son apparence. C'est avec elle que j'ai acheté mon premier tailleur, elle l'avait choisi pour moi.
Notre histoire était brève au début, basée sur l'amitié avant de prendre une autre tournure. Naïve, j'en ai parlé à mon père, j'étais loin d'imaginé qu'il était quelqu'un qui refuse catégoriquement les relations homosexuelles.

Je me suis retrouvée dans une situation franchement désagréable et quand il m'a fait connaitre Edouard, j'n'ai rien fait pour me dérober. J'aurai sûrement du le faire.
Mon père ne m'avait pas vraiment laissé le choix et j'ai du quitter la maison familiale pour être totalement dépendante. J'ai travaillé à droite et à gauche pour pouvoir payer mes études même si les débuts étaient calamiteux, j'ai réussi à faire ce dont je voulais.
Cependant, la situation me suffoquait et pour faire la paix avec mon paternel, j'ai du épouser Edouard. Il était attentionné et j'avais besoin de soutien.
Deux ans plus tard, j'ai eu ma fille, Angelica. La plus belle chose qui me soit arrivé. Je l'ai eu à 22 ans et pourtant, cela ne m'avait pas empêché de trouver un travail et de m'épanouir. Chose qui n'était qu'une illusion.
Je n'ai jamais aimé Edouard et cette idée s'était encore plus incrustée dans ma tète quand je l'ai rencontré, elle, Rebecka. Elle était suédoise et magnifique femme dont je ne me suis jamais lassée de la regarder.
Je me suis parvenue à détester ma vie et au lieu de continuer de vouloir plaire à mon paternel, j'ai préféré vivre ma vie et divorcer d'Edouard. Tout ne s'était pas bien passé comme je l'aurai aimé. Ca m'a contraint de quitter ma Californie natale pour m'installer à Stokholm avec Rebecka qui me l'avait proposé.

J'ai fuit oui. Je n'avais pas beaucoup de choix et j'ai choisi la facilité pour le mieux de ma fille.
Rapidement et grâce à mon CV, j'ai pu trouver un travail dans une grande entreprise d'architectes. Petit à petit je me suis fait un nom dans ce domaine typiquement masculin.
A présent, j'élève ma fille, j'essaye d'oublier Rebecka qui a préféré se marier avec un vieux richard que continuer sa vie pépère avec moi. Je ne lui ai voulu au début de m'avoir laisser tomber mais ... c'est la vie et je sais, que la mienne ne s'arrête pas là.

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